Issu du monde commercial, rien ne prédisposait Jean- Claude Peretto à l’arboriculture. Rien ? pas si sûr.
1972 - 2005
Diplômé du Centre des Fruits et Légumes de la CCI d’Avignon, en 1972, il a commencé tout naturellement sa carrière en qualité d’acheteur chef de rayon fruits et légumes dans des GMS régionales. Suivirent d’autres postes à responsabilités dans la grande distribution. Directeur Régional des Ventes dans un groupe multinational, il a sillonné la France pour introduire et commercialiser pâte à tartiner, confiseries, œufs surprises et barres chocolatées et dans un souci d’adéquation au marché a poursuivi une formation à l’ESC Marseille lui valant l’obtention d’un Master en distribution et agroalimentaire.
Négociations avec supermarchés, hypermarchés, grossistes, centrales d’achats, certes mais aussi confrontation à l’innovation permanente, à l’écoute du consommateur.
La vie professionnelle l’amène en Ile-de-France durant une dizaine d’années, pour commercialiser dans les hôpitaux, cliniques et diverses collectivités, du matériel de restauration collective. Le contact avec directeurs d’Etablissements, diététiciennes, professionnels de santé enrichit sa formation personnelle.
Licencié peu avant l’âge de la retraite, Jean-Claude Peretto ne peut s’imaginer inactif.-
2005
Créatif, imaginatif, il cherche des solutions pour démarrer une activité personnelle qui lui permette de revenir dans sa région d’origine, la Provence. Il s’intéresse de près à l’arboriculture : pistachiers ? oliviers ? arganiers ? … ?
Son objectif est de trouver une idée qui en aucun cas ne rivaliserait avec le savoir-faire, souvent transmis de père en fils, des producteurs locaux qui connaissent, maîtrisent parfaitement les cultures traditionnellement implantées dans le sud (fruits classiques, vigne) et bénéficient d’une assise financière suffisamment consolidée.
Le but est donc d’offrir au consommateur un produit oublié, ouvrant les tiroirs de souvenirs d’enfance, intégré dans le paysage méditerranéen associé à la chaleur, à la couleur, à l’évasion, ….
La génèse
A Versailles, l’achat chez un antiquaire d’une carte du département du Gard, datant du XIXème siècle est l’élément détonateur. Nous pouvons y lire « … arbres fruitiers très abondants, surtout l’olivier, le murier, le châtaignier, grenades et figues, … »
Les investigations commencent début 2005 par la cueillette d’éléments dans les ouvrages d’Olivier de Serres, l’encyclopédie de Diderot, Pline l’Ancien, Columelle, …
Le grenadier, petit arbre sauvage que l’on ne trouve plus que sur le bord des chemins, ou encore dans le jardin des grands-parents, laisse à la vue de ses fruits, le souvenir inoubliable du goût de son jus sucré.
On ne bâtit pas un tel projet sur des émotions. Les réalités du marché sont implacables. Il a donc fallu se rapprocher de l’Espagne et de l’Italie pour trouver des éléments confirmant la progression de la consommation mondiale de la grenade. Encouragé par un collectionneur de fruitiers rares, ami qui a prodigué des conseils avisés et ouvert les portes d’un verger d’exception, la décision fut plus facile à prendre. Il aime en parler, il est intarissable, passionné. Lui et son copain Pierre arpentent le verger, prodiguant à chaque arbre les soins nécessaires avec bienveillance faisant fi des branches aux piquants acérés, du Mistral décornant les taureaux de Pazac ou du soleil parfois trop cuisant.